Diffusions films/vidéo:
tous les mercredis soirs à 19h30 et tous les jeudis soirs à21h00
du 6 mai au 25 juin 1998

68-98: 30 ans de film militant et quelques restes
Chris Marker, Guy Debord, William Klein, Jean-Luc Godard...

Pour marquer l'anniversaire de Mai 68, un programme de films etvidéos:
68-98: 30 ans de film militant et quelques restes, où on pourra (re)voirdes oeuvres de Chris Marker, William Klein, Guy Debord ou Jean-Luc Godard, àcôté d'oeuvres toutes récentes comme Dial H-I-S-T-O-R-Yde Johan Grimonprez.

Les diffusions films et vidéo du mercredi et du jeudi reprennentdès le 6 mai en collaboration avec le Ciné-Club Universitaire. La programmationmélange les genres et propose côte à côte des documentairessur Mai (Grands soirs et petits matins, de William Klein), des manifestes (La sociétédu spectacle, de Guy Debord ou toute la série de courts-métrages féministesréalisés par Carole Roussopoulos), et des oeuvres "engagées"plus récentes, comme Dial H-I-S-T-O-R-Y de Johan Grimonprez.

Romain Goupil "Mourir a 30 ans" (je 18 juin-21h00)
Romain Goupil "Mourir a 30 ans" (je 18 juin-21h00)

me 6 mai, 20h00 Grands soirs et petits matins, William Klein, 1968-78, 105'

Quand le cinéma s'est mis en grève en Mai 68, les étudiants qui occupaient la Sorbonne ont demandé à William Klein de filmer les événements de leur point de vue. Ce tournage devait faire partie d'un film de synthèse sur Mai qui, pour de multiples raisons, ne s'est pas réalisé. Ce que furent les assemblées, les débats improvisés, les bagarres de rues, les palabres, le dévouement, l'utopie en marche, l'espoir irraisonné, l'amertume, la résignation, les malentendus, la poésie ou le confusionnisme, tout dans les images de Klein revit avec un frémissement satirique, lucide et tonique. On demeure fasciné sur son siège par le spectacle d'un moment de l'histoire que la caméra rend définitivement inoubliable dans sa vérité oubliée. D'après : Philippe Collin
je 7 mai, 21h00

Carole Roussopoulos

Genet parle d'Angela Davis, 1970, 10'

Au lendemain de l'arrestation d'Angela Davis, Jean Genet lit un texte dans lequel il dénonce la politique raciste des USA et manifeste son soutien aux Black Panthers; prévue pour la télévision, cette émission a été totalement censurée.

Lip, 1973-76, (extrait) 15'

Monique et Christiane parlent des difficultés d'être femmes dans une usine en lutte. La grève menée par les ouvriers de l'usine LIP est restée fameuse dans l'histoire sociale des années 70.

S.C.U.M. Manifesto, co-réal. Dephine Seyrig, 1976, 28'

Lecture mise en scène du livre de Valérie Solanas, S.C.U.M. Manifesto est un réquisitoire contre la société dominée par l'image "mâle" de l'action "virile", substituts à la profonde impuissance des hommes. (S.C.U.M.= Society for cutting up men).

F.H.A.R. (Front Homosexuel d'Action Révolutionnaire), 1971, 25'

Défilé du 1er mai 1971 du Front Homosexuel d'Action Révolutionnaire.


en présence de la réalisatrice

me 13 mai, 19h30

Au début, de Artavazd Pelechian, 1967, 9'

Consacré au 50e anniversaire de la Révolution d'Octobre, ce film montre, comme des citations, des mouvements de révolte populaire, des figures emblématiques, des défilés, des conflits avec la police. Un montage d'images qui traverse une bonne partie de l'histoire du siècle.

Cinétracts, par le collectif Cinétract, 1968, n/b, sil., 27'

Un cinétract, c'est 2'44, soit une bobine 16mm de 30 m. à 24 images/sec., de film muet à thème politique, social ou autre, destiné à susciter la discussion et l'action.

Christophe Colomb et autres notes d'un magnétoscopeur, de Jean- Paul Fargier, 1983, 30'

Un ensemble de travaux vidéo de Jean-Paul Fargier à partir de la télévision comme matériau. Entre autres, "Christophe Colomb découvre la Russie", "Marchais Machine", "Pigalle, les halles: que dalle!"... critique et humour décapant.

je 14 mai, 21h00 Dial H-I-S-T-O-R-Y, de Johan Grimonprez, 1997, 68'

Une chronique non officielle de l'histoire des détournements d'avions, depuis les pirates de l'air des années 60, révolutionnaires subversifs et finalement très romantiques, jusqu'aux colis piégés anonymes et cyniques des années 90. En mélangeant des archives personnelles et des extraits de films et vidéos d'actualité, Grimonprez explore l'imagerie de notre culture de la catastrophe. Ce pseudo-documentaire démontre comment le spectacle du terrorisme international et le désir d'un désastre total ont pénétré chaque foyer et menacent notre bonheur privé. Le commentaire est inspiré par deux romans de Don DeLillo : White Noise (traduit chez Stock sous le titre: Bruit de fond) et Mao II (traduit chez Actes Sud). La bande-son est du compositeur new-yorkais David Shea.
me 20 mai, 19h30

La Télévision d'Averty

Jean-Christophe Averty a été le seul réalisateur TV à considérer son médium comme un champ d'investigation esthétique totalement libre et original. Avec lui, pour une fois, ce n'est pas la télé qui emprunte à l'art, mais c'est la télé faite art. Avec une émission rétrospective réalisée par un grand cinéaste français, et deux émissions originales puisées à trente ans de distance dans la carrière du réalisateur, cette programmation se veut à la fois documentaire et hommage.

Rue des Archives: "Satimbanque et géomètres", réal. Thierry Garrel, 1978
Dialogue avec Averty.

Les Raisins verts No 2, réal. Jean-Christophe Averty, 1963, 50'
Avec Adamo, Bobby Lapointe, le Professeur Choron.

Parade, réal. Jean-Christophe Averty, 1980, 15'
Autour d'un ballet créé par Jean Cocteau en 1917 sur une musique d'Erik Satie.

me 27 mai, 19h30 La societé du spectacle, de Guy Debord, 1973, 87'

Film culte, La société du spectacle est une démonstration plus que jamais valable des mécanismes d'aliénation mis en place par les médias dans le but d'assurer leur toute-puissance. Ironique, incisive, c'est une oeuvre basée sur un texte de Guy Debord; alors qu'une voix off en lit des passages, défilent sur l'écran des séquences de films de John Ford, Nicholas Ray, Orson Welles mêlées à des images de cinéjournal et de publicités. Toutes les images se valent, et leur signification, leur charge de "vérité"ne sont jamais que des effets de discours.
je 28 mai, 21h00

Chile, de C. Geretsen, D. Burnet, R. Depardon, 1974, 16'

Chili, 1973, par les reporters de l'agence Gamma. Un montage poignant de photographies célèbres, sans commentaire, retrace les événements qui aboutirent à l'anéantissement de la démocratie et à l'instauration de la dictature de Pinochet.

L'Ambassade, de Chris Marker, 1973, 20'

Dans l'ambassade anonyme d'un pays anonyme, des réfugiés politiques vivent les heures et les jours difficiles qui suivent un coup d'état militaire. Toute ressemblance de ce film tourné en Super-8 avec des personnages ou des faits réels serait, évidemment, pure coïncidence.

Les mots ont un sens (portrait de Fr. Maspero), de Chris Marker, 1970, 20'

Un éditeur, ça se définit par son catalogue. Dans celui des Editions Maspéro, les luttes de libération du monde entier ont trouvé leur expression. François Maspéro, sa femme et ses collaborateurs parlent de leur engagement, de leurs réactions face à la censure, de leur amour des livres et de la parole libre.

Le 20 heures dans les camps, de Chris Marker, 1993, 28'

Au camp de Roska, en Slovénie, un groupe de jeunes réfugiés bosniaques présente tous les soirs un "journal télévisé". Ils n'ont aucune possibilité d'émettre, mais ce qu'ils proposent sur cassette VHS est un véritable journal avec présentateur, jingles, nouvelles du monde et nouvelles du camp. Chris Marker a suivi l'équipe durant toute une journée.

me 3 juin, 19h30 Vidéogrammes d'une révolution, de Harun Farocki et Andrei Ujica, 1992, 107'

Décembre 1989: la révolution roumaine prouve que la maîtrise de l'image permet celle du pouvoir. Jusqu'ici, le film enregistrait l'histoire; maintenant, le film est une condition de possibilité de l'histoire. Confrontant images professionnelles et amateurs des événements, ce document émouvant d'une grande originalité formelle est à la fois une chronique, une analyse et un monument.
je 4 juin, 21h00

Sois belle et tais-toi, de Delphine Seyrig, 1976, 111'

Delphine Seyrig interroge 22 actrices (Juliet Berto, Jane Fonda, Shirley McLaine...) sur leur expérience professionnelle en tant que femmes. Bilan plutôt négatif en 1976, sur une profession qui n'offre que des rôles stéréotypés dans un univers où décision et action sont toujours l'apanage des hommes.

En présence de Coralie Seyrig, nièce et proche collaboratrice de Delphine Seyrig

Chris Marker "Le fond de l
Chris Marker "Le fond de l'air est rouge" (me 17 juin-19h30)

du 9 au 13 juin

6 x 2 / Sur et sous la communication de Jean-LucGodard et Anne-Marie Miéville,1976

Première réalisation télé de JLG, 6x2est un projet extrêmement ambitieux, qui a traîte les problématiquesde la communication (mots, images, montage, silence, etc) dans un langage visuellementtrès riche et complexe. Les 6 émissions en deux parties abordent chacuneune problématique traitée d'abord de manière théoriqueet générale, puis par le biais d'un entretien particulier.

ma 9 juin, 19h30 Part. 1: Ya personne / Louison, 100'

Sur le thème du travail, à partir d'une recherche d'emploi, une mise en évidence des notions d'emploi du temps, de temps perdu/retrouvé. Louison, paysan, réfléchit à haute voix sur son problème: la production du lait.
me 10 juin, 19h30 Part 2 : Leçons de chose / Jean-Luc, 100'

Le monde s'explique-t-il avec des images, ou au contraire est-ce parce qu'on se sert d'images qu'on construit une certaine idée du monde? Sur les deux versants de la comparaison, Jean-Luc Godard est ensuite interviewé par un journaliste de France-Culture et un reporter de Libération.
je 11 juin, 19h30 Part. 3 : Photo et cie / Marcel, 100'

Analyse du processus de fabrication de la photographie d'un événement social. En contrepoint, Marcel, cinéaste amateur, parle de son désir de prendre ou pas des images, de sa capacité à écouter le réel.
ve 12 juin, 19h30 Part.4: Pas d'histoire / Nanas, 100'

Exemples de quelques histoires/mensonges inventés par les hommes à propos des femmes; Anne-Marie, en parlant d'elle sans avoir peur de laisser s'installer le silence, raconte des choses qu'aucun homme ne pourrait inventer.
sa 13 juin, 19h30 Part 5 : Nous trois / René(e)s, 100'

Il y a toujours un tiers dans le couple, lien et frontière à la fois. René Thom, mathématicien, explique sa théorie de la catastrophe.
sa 13 juin, 21h30 Part 6 : Avant et après / Jaqueline et Ludovic, 100'

Avant et après la révolution - ou comment la dépendance au langage est source d'oppression. Et puis des conversations avec celui qui n'a pas de langage, ou plus, ou qui n'a pas appris, ou qui ne veut pas parler: autiste, torturé, moribond, nouveau-né, absent.
me 17 juin, 19h30 Le fond de l'air est rouge, de Chris Marker, 1977, 240'

Dans les années 70, à travers le monde, une génération a tenté de prendre en mains sa destinée. Tous ont échoué sur les terrains qu'ils avaient choisis, mais c'est leur passage qui a le plus profondément transformé les données politiques de notre temps. Un montage d'images d'archives et un commentraire éblouissant pour une analyse lucide; Marker balise l'histoire de la gauche, marquant les repères qui ont constitué l'apprentissage d'une génération.
je 18 juin, 21h00 Mourir à 30 ans, de Romain Goupil, 1981, 95'

Romain Goupil avait reçu de son père une caméra de poche; enfant, il a filmé son copain Michel, et toute la bande, dans leurs frasques de gamins. En mai 68, ces gamins étaient des lycéens, fervents militants des CAL (Comités d'action lycéens); parmi eux, Michel, "le coincé" comme disaient les filles, le sérieux, vire au garde rouge. Il se retrouve au bureau politique de la Ligue communiste révolutionnaire, chez les trotskystes, des grands de la fac qui utilisent ce "chien fou" dans leur stratégie d'agit-prop. Et puis en mars 1978 Michel s'est jeté sous un train. Romain Goupil a fait ce film, pour comprendre qui il avait été.

Program: André Iten

Entrée des diffusions: Frs 10.- / AVS, étudiants, chômeurs:Frs 6.- Cartes de fidélité transmissibles : 3 séances pour Frs20.- /12.-